En ce moment, parmi mes consultations d’hypnothérapie, un sujet m’interpelle tout particulièrement : les aidant-es.
Il n’y a pas véritablement de profil type *** parmi les personnes qui viennent au cabinet mais quelques grandes lignes reviennent souvent : un accompagnement des parents dans la maladie, la gestion des deuils rapprochés, une situation professionnelle avec laquelle il faut jongler, un épuisement psychique important et un impact majeur sur le corps.
La solitude et le repli sur soi, des addictions et des excès, des problèmes de sommeil et une fatigue intense ; le tout en une période de deux à trois ans.
Bref, pour parler vertement, je trouve que les personnes accompagnantes qui consultent sont complètement « dézinguées » par leur rôle d’aidant-es. Je savais que c’était très impactant pour en entendre parler souvent autour de moi mais je n’avais pas encore rencontré directement des personnes concernées.
Ce qui m’étonne, c’est que les aidant-es familiaux qui me consultent ont rarement eu du relais pendant la période « dure », que ce soit de la part des proches ou des structures. D’une part parce que les ressources locales, les groupes de soutien et les services disponibles dans leur région ne leur sont pas connus, d’autre part parce que ces aidant-es ne semblent pas demander d’aide.
Souvent l’aidant-e fait partie d’une fratrie de 2 ou 3, mais les frères et sœurs semblent avoir pris une certaine distance, géographique et/ou émotionnelle, avec cette situation particulière.
Des aidant-es fatigué-es donc, au bout du rouleau même, mais qui font le choix de l’hypnose (souvent un parcours avec un psychologue a été entamé pendant cette période) pour dégoupiller/désamorcer leurs problèmes et émotions.
Venir consulter est une démarche volontaire, et je pense que c’est un premier pas non négligeable en terme d’engagement dans la recherche du mieux être.
Mais ensuite comment soulager ces aidant-es en hypnothérapie ?
L’hypnose peut être un outil utile pour aider les aidants, qu’il s’agisse de professionnels de santé, de membres de la famille ou d’amis qui prennent soin de personnes malades, âgées ou handicapées.
Voici en bref comment l’hypnose peut être bénéfique pour les aidants :
- Gestion du stress et de l’anxiété :
- Prendre soin d’une personne dépendante peut être très stressant et anxiogène. L’hypnose, en plus d’un abaissement (souvent rapidement dès la première séance) de la charge émotionnelle, aide les aidants à gérer leur propre stress et leur anxiété en leur apprenant des techniques de relaxation profonde et de gestion du stress.
- Renforcement de la résilience :
- L’hypnose aide à renforcer la résilience émotionnelle, ce qui renforce la capacité à faire face aux défis et aux émotions difficiles liés au rôle particulier d’accompagnant-e.
- Amélioration du sommeil :
- Les aidant-es sont souvent soumis à des horaires irréguliers et à des nuits perturbées en raison des besoins de la personne prise en charge. L’hypnose peut favoriser un meilleur sommeil en enseignant des techniques de relaxation et d’endormissement. Et vous le savez bien, plus vous êtes reposé-e, mieux vous affrontez les difficultés.
- Gestion de la douleur :
- Si la personne aidée souffre de douleurs chroniques, l’hypnothérapie offre encore des outils simples que l’aidant peut s’approprier rapidement :
- des techniques de gestion des émotions liées à la douleur
- de gestion de la douleur elle-même.
Une pratique qui rend la situation plus supportable pour l’aidant.e d’abord, mais aussi pour son entourage / et l’hypnose peut être utilisée pour aider l’aidant à apprendre des techniques de gestion des émotions liées à la douleur et de la douleur, ce qui peut rendre la situation plus supportable pour tous.
- Si la personne aidée souffre de douleurs chroniques, l’hypnothérapie offre encore des outils simples que l’aidant peut s’approprier rapidement :
- Amélioration de la communication :
- les aidant-es développent mieux leur communication avec la personne qu’ils prennent en charge, en renforçant leur empathie et leur capacité à écouter activement, voire à dire « non je passe le relais ponctuellement ».
- Prévention de l’épuisement :
- Celui-ci bien sûr est un risque majeur, et l’hypnose peut contribuer à prévenir cette situation en renforçant la résilience, en améliorant le bien-être émotionnel et en favorisant une meilleure gestion du stress.
Deux exemples succincts de personnes venues en consultation :
N.B : Les prénoms ont été modifiés.
Exemple n°1 : Fadela, femme de 53 ans, fratrie de 5, célibataire sans enfant, 5 séances hors arrêt tabac.
Démarrage de l’accompagnement :
Décès de son meilleur ami en 2021, accompagnement en 2021 de ses parents dans la maladie, cancer pour les deux, décès du père mi 2022 et décès de la mère un mois après. Perte d’emploi depuis janvier 2023. Douleurs chroniques qui se sont accentuées depuis cette période, mésestime de soi, excès au niveau tabac, consommation d’alcool en dent de scie, acouphènes, ne sortant plus vraiment de chez elle.
Le bénéfice des séances d’hypnose :
A la suite des séances, Fadela repense à ses parents sans être submergée d’émotions fortes, notamment aux dates anniversaire des décès. Elle est retournée sur la tombe de son meilleur ami. Elle se projette dans la recherche d’un nouvel emploi et est moins excessive dans sa consommation d’alcool et a décidé d’arrêter la cigarette, je l’ai d’ailleurs accompagnée sur cet objectif. Elle retrouve une vie sociale et va voir ses proches. Globalement elle se sent mieux, psychiquement et physiquement (nous avons travaillé sur ses douleurs), comme débarrassée d’un énorme poids, et reprend rapidement goût aux choses.
Exemple n°2 : Gisèle, femme de 66 ans, 1 sœur et 1 frère, célibataire sans enfant, 6 séances.
Démarrage de l’accompagnement :
Décès de la mère en 2017 et du père en 2020, malades tous les deux, que Gisèle a accompagné pendant toutes ces périodes, notamment à l’hôpital. Après le décès de sa mère elle est venue vivre avec son père. Depuis lors phobie de l’hôpital, de la mort et des enterrements, ainsi que de l’eau quand il s’agit de se laver. Suivie par une psychologue depuis 4 ans pour dépression, avec médication. Elle s’est sentie devenir hypocondriaque et ne s’aime pas, ne s’alimente que trop peu et fume beaucoup. Sa vie sociale semble être un désert.
Le bénéfice des séances d’hypnose :
A la suite des séances, Gisèle retrouve un peu d’estime d’elle-même, mange deux repas par jour et sort marcher une ou deux fois dans la journée. Elle recroise ses voisins et revoit son frère et sa sœur. Elle est toujours en état dépressif mais accepte mieux les manifestations de ses émotions. Elle consulte en parallèle sa psychologue. Elle est capable de retourner à l’hôpital sans avoir une crise de panique, et a repris goût à la toilette. Autant de petites victoires qui la font aller vers un mieux-être « palpable » d’après ses dires. Un de ses prochains objectifs sera de moins fumer.
L’outil « hypnose »
Il est important de noter que l’hypnose n’est pas une solution miracle, mais plutôt un outil complémentaire qui peut être utilisé en conjonction avec d’autres formes de soutien (professionnels de santé, associations, etc.) et de gestion du stress.
L’hypnose peut donc être intégrée dans un objectif de mieux-être face à ces situations de grande détresse physique et émotionnelle.
A rebours des séances effectuées, j’observe que j’ai suivi un certain « plan » dans les séances d’hypnose proposées aux aidante.s :
- Une séance globale axée baisse de l’anxiété et des émotions, avec éventuellement un « endroit ressource ».
- Deux séances sur le deuil (en moyenne).
- Une ou deux séances sur les addictions et excès.
Les séances sur les deuils sont en général très bénéfiques pour les consultant-es et le travail thérapeutique. Bien sur rien n’est figé dans ce plan qui n’est rien de plus que quelques grandes lignes. Le travail de l’hypnothérapeute consiste justement à adapter la pratique et son accompagnement à chaque besoin, chaque personne et parcours, car tout un chacun est unique.
Besoin de vous faire aider, de retrouver un équilibre ? Contactez moi pour débuter un accompagnement thérapeutique.
*** Je précise que je n’ai pas eu en séance d’aidant-es qui le sont encore. Par exemple je n’ai pas vu de parents avec des situations d’enfant handicapé; seulement des adultes dont les parents ont connu une fin de vie contrainte par la maladie. Donc des gens qui ne sont plus aidant-es mais qui en paient encore le prix.
Mais d’après les structures et personnes avec lesquelles j’ai échangé sur ces sujets (Maison des aidants de Nantes, l’équipe du CLIC Nantes Entour’Age, Margot de la Direction Autonomie Département de la Loire-Atlantique et que je remercie toutes chaleureusement pour la qualité de nos échanges), que ce soit une gestion de fin de vie ou un accompagnement au quotidien des proches handicapés, les ressorts et problématiques traversés par les aidants sont souvent similaires.
Maison des aidants de Nantes
Site web | 2, rue Courson, 44000 Nantes | Tél. : 02 51 89 17 60
Email : maisondesaidants@mairie-nantes.fr
CLIC Nantes Entour’Age
Site web |10 rue Léopold Cassegrain, CS 63625, 44036 Nantes 1 | Tél. : 02 40 99 29 80
Email : nantesentourage-clic@mairie-nantes.fr
A consulter aussi…
Site web des aidants en Loire-Atlantique
Téléchargez ici le guide ministériel du proche aidant en pdf guide_proche-aidant
Trouvez aussi des ressources sur Gouv.fr